Journées Européennes du patrimoine 2022 : à la rencontre des trésors de La Balme.

You are currently viewing Journées Européennes du patrimoine 2022 : à la rencontre des trésors de La Balme.

La Balme-les-Grottes est une commune de 1060 habitants qui a su conserver un art de vivre authentique. Le village a un passé très ancien, comme en témoigne son nom issu du mot celte « baume », qui signifie « caverne ». De nombreux vestiges depuis la Préhistoire jusqu’au Moyen-Age ont été retrouvés dans les célèbres Grottes de La Balme, mais aussi dans les champs qui entourent le village. Mais, les traces les plus évidentes sont celles laissées par l’architecture à partir du XVIIIe siècle. Un circuit balisé vous permet de découvrir l’histoire et la beauté du village. Un livret de présentation est à votre disposition gratuitement auprès des Grottes. À l’occasion des Européennes du patrimoine, l’équipe municipale, les associations, le personnel des Grottes et des propriétaires ont œuvré pour ouvrir au public les trésors du village, dont plusieurs sont habituellement fermés à l’année. Animations, visites guidées, les visiteurs pourront apprécier l’incroyable héritage balmolan.

Au programme pour le samedi 17 et le dimanche 18 septembre :

Visites des Grottes de La Balme (10h30-17h00)

Cette plongée dans le monde souterrain, renfermant de nombreuses galeries et caractéristiques naturelles. Visitées par François 1er et de sa mère, Louise de Savoie, en 1516, les Grottes de La Balme auraient, selon la légende, servi de repaire à Mandrin avant son exécution à Valence. Elles abritent un portrait peint par Théodore Lévigne en 1882, offert en compensation de dettes auprès de l’aubergiste du lieu. Il s’agit d’une plongée dans le monde souterrain renfermant de nombreuses galeries et caractéristiques naturelles : concrétions, gours.Les Grottes permettent de découvrir et de comprendre les processus à l’origine des grottes et, plus généralement, de la terre. L’aspect géologique est omniprésent partout : formation des grottes, des salles, des labyrinthes, des concrétions, des petits bassins, différents types de calcaires… Aux Grottes de La Balme, certains phénomènes sont classiques des milieux calcaires tandis que d’autres sont exceptionnels. Il s’agit notamment de l’amphithéâtre des petits bassins. À la fin du Miocène (30 M d’années), première période de l’ère tertiaire, les Alpes connaissent des mouvements vigoureux ainsi qu’un soulèvement important. Le bloc soulevé forma le plateau de l’Isle Crémieu et le bloc affaissé à l’ouest, la plaine de Lyon. C’est probablement après cette phase que débuta l’histoire des Grottes de  La  Balme il y a 5 à 2 M d’années.

À l’occasion des Journées Européennes du patrimoine, chaque visiteur bénéficiera d’un tarif réduit :


Adulte (dès 12 ans) : 7,00 € au lieu de 8,00 € (en visite libre)
Jeune (12-17 ans) : 6,00 € au lieu de 7,00 € (en visite libre)
Enfant (4-11 ans) : 5,00 € au lieu de 6,00 € (en visite libre)

Des visites guidées sont également prévues, de 11h30 et 14h30, à des prix préférentiels (sur réservation au 04 74 96 95 00)

Adulte (dès 12 ans) : 9,00 € au lieu de 10,00 €
Jeune (12-17 ans) : 7,00 € au lieu de 8,00 €
Enfant (4-11 ans) : 6,00 € au lieu de 7,00 €

Visites guidées du village (11h30 et 15h30, samedi et dimanche)

Cela fait quelques années qu’elles n’ont pas eu lieu, mais elles sont de retour cette année. Suivez les guides (élus du village), qui connaissent le patrimoine balmolan à la perfection. Ils vous feront découvrir tous les secrets du village, répondrons à vos questions, le tout au fil de l’eau, une ressource qui a permis à La Balme de se développer. Vous découvrirez aussi la maison de Laurent Clerc, et vous comprendrez pourquoi la légion a une place importante. Quatre visites sont proposées. Elles sont gratuites et sans réservation au départ de la boutique des Grottes. La visite peut aussi se faire en autonomie via le circuit balisé.

Gratuit

Durée : 45 min

Samedi 11h30 et 15h30

Dimanche 11h30 et 15h30

Visites libres des chapelles des Grottes (10h30 – 17h00 samedi et dimanche)

Dans la deuxième moitié du XIIe siècle, un édifice comprenant une chapelle haute dédiée à la Vierge et une chapelle basse en l’honneur de Saint-Jean-Baptiste est érigé à l’entrée de la grotte, dont la voûte naturelle s’élève à 35 m. En 1654 y sont mentionnés un ermitage et un autel extérieur consacré à Sainte-Catherine. Les façades, les voûtes et l’escalier conduisant à la Grotte ont été restaurés en 1857. La chapelle Notre-Dame de La Balme les Grottes conserve un ensemble de peintures sur toiles tendues sur châssis qui ornent les arcatures latérales et l’arc triomphal. Signées Élise Favre-Berger et Marguerite Loubet, datées de 1896-1897, elles représentent l’Adoration du Saint-Esprit, avec à droite les Saints Jean-Baptiste, Bernard et Sébastien, et à gauche, Pierre, Jacques le Majeur et Sainte-Colombe. Les personnages assis à la base, Sainte-Anne et la Vierge d’un côté, Sainte-Catherine de l’autre, équilibrent la composition.

Accès gratuit

Visites libres de l’église Saint-Pierre (10h30 – 17h00 samedi et dimanche)

La construction de l’église remonte probablement au dernier quart du 12e siècle (mentionnée dans la bulle de Lucius III du 11 mai 1183). La visite pastorale du 27 juin 1613 indique que la nef n’était ni voûtée ni lambrissée. La chapelle Saint-Antoine (bras sud du transept) existait ainsi que deux autres chapelles (côté nord) , l’une en ruine et l’autre en construction appartenant à Jean de L’Estang. La visite pastorale de 1654 de C. de Neufville indique que cette chapelle est nouvellement reblanchie et lambrissée. Lors de cette même visite, C. de Neufville signale la voûte en cul-de-four de l’abside. Le 27 mars 1845, l’église a déjà été agrandie, ce qui est à mettre en rapport avec les traces de rehaussement sur les murs nord et sud de la nef et avec les pilastres et impostes supportant les voûtes de la nef et datant vraisemblablement de la même époque. Cet agrandissement pourrait alors témoigner du passage d’un couvrement en charpente de la nef et des chapelles à un couvrement voûté. Les pierres d’encadrement parfaitement équarries et bouchardées pourraient également attester de la première moitié du 19e siècle.

Accès gratuit

Visites libres du parc du château de Salette (14h00 – 17h00 samedi et dimanche)

Construit par le Dauphin Humbert 1er, il fut un couvent de Chartreusines. La fille du créateur en fut d’ailleurs la première prieuse officielle. Ce monastère prit plus d’importance avec le Dauphin Guigues VIII en 1324 et surtout avec Humbert II. Dès 1340, 70 moniales, 13 moines et 4 chapelains résidaient en permanence dans la Chartreuse de Salette. Les dauphins firent à Salette des dons en nature (terres, étangs , forêts, moulins), en argent (rentes) et accordèrent des privilèges d’exemption de péage . Cet engouement permit au lieu d’acquérir une importance certaine et de donner naissance à une maison d’éducation pour les enfants des nobles du Dauphiné et des régions voisines qui firent également des dons et des legs pieux. Ce couvent subsistera jusqu’à la révolution et les nouveaux Dauphins de France vont tour à tour confirmer les donations et les privilèges dont jouissent les Chartreux. En 1789, le couvent fut incendié et les terres vendues comme biens nationaux. De l’origine du couvent, ne subsistent que le porche d’entrée de la Charteuse (avec l’inscription de la dédicace à la Vierge Marie) et les trois corps du bâtiment autour de la cour. Au milieu du 19e siècle , l’un d’eux fut prolongé par une construction typique de l’époque grâce à Antoine Pericaud, ancêtre de la famille des actuels propriétaires. Aujourd’hui cette propriété est privée, mais à l’occasion des Journées Européennes du patrimoine, les propriétaires ouvrent leur parc le samedi et le dimanche de 14h à 17h.

Accès gratuit

Exposition sur la Clique de La Balme (9h30 à 18h30 samedi et dimanche)

Réalisée dans la salle des associations de la commune par l’équipe « Balmolan un jour, Balmolan toujours », cette exposition vous permettra de découvrir l’association historique la plus importante de La Balme, fondée en 1946 et dissoute en 2001. Des articles d’époque et environ 50 photos seront présentés.

Accès gratuit

Prolongez votre journée.

Sur les traces du Modern Hôtel (aujourd’hui disparu)

Construit par M. Bonhomme (aussi concessionnaire et gestionnaire des Grottes de 1908 à 1923) dans un parc de 30 000 m2 et a été inauguré au printemps 1910. Il promettait aux touristes toutes les satisfactions d’une installation de premier ordre, d’une excellente cuisine et d’un service irréprochable à des prix dont la modération défiait toute concurrence.C’est de là que partaient les excursions pour les Grottes. Cet hôtel avait des guides et tout l’équipement nécessaire. Des cartes postales des Grottes imprimées par M. Bonhomme  en personne étaient également en vente. Aujourd’hui, ces dernières sont les seuls témoins de cet épisode. L’hôtel était composé de salles et de terrasses pour noces et banquets, d’une véranda, d’un garage et de remises pour les automobiles. Il pouvait recevoir jusqu’à 600 personnes.Il fallait compter 3Fr pour un repas ou une chambre et 1Fr pour le petit déjeuner. La journée complète était facturée 8Fr (prix spéciaux en fonction de la durée du séjour et du nombre de personnes). Malheureusement, cet hôtel a brûlé en 1926. Des meubles ont toutefois été sauvés et vendus à la population. L’Auberge Savoyarde a ensuite été construite sur cet emplacement. Aujourd’hui, elle est devenue une habitation.

La Cour Badière

Jusqu’en 1972, la Cour Badière était très animée. L’actuelle résidence Clémentine a été construite entre la fin du 18e siècle et le début du 19e. En 1884, elle est achetée par Lucien Gallay qui la transforme en hôtel de voyageurs. L’hôtel Gallay est alors réputé pour sa gastronomie jusque dans la région lyonnaise. L’établissement affichait souvent complet. L’été avec les estivants et pensionnaires, l’hiver avec les banquets organisés plusieurs fois par semaine. Un soir par semaine, un cinéma ambulant, présenté par Mr Drevet de Serrières, s’installait dans la remise fermée de l’hôtel l’été et dans la salle de restaurant l’hiver. Garçons et filles s’y retrouvaient. Dans l’obscurité de la salle, le « flirt » s’installait. Dans cette cour, il y avait le charron (personne spécialisée dans la construction et la réparation des véhicules à traction animale, notamment dans le cintrage et le cerclage des roues) qui pratiquait joyeusement son métier d’art. Il accueillait par ailleurs de nombreux clients qui venaient souvent de loin pour lui confier la fabrication ou la restauration de nombreux outils servant pour la culture. Il y avait aussi la présence d’un ancien magasin de charbon de bois et d’une fontaine datant de 1858. En décembre s’installait l’alambic pendant plus d’un mois. On entendait alors arriver vers 6h00 du matin les bouilleurs de cru qui apportaient le marc de raisin.Le soir, ils se retrouvaient pour récupérer l’eau-de-vie et faire cuire « saucisses et andouilles » dans le marc bouillonnant. Les habitants du village, comme les amis, accouraient pour partager ce petit repas qui avait de vraies allures de fête.

Le château de la Serve (interdit au public, à observer seulement depuis la route)

Dans le village (près de l’ancienne agence postale), l’édifice délabré se donne presque des airs de château fantôme, envahi au fil des années par la broussaille. Pourtant, le château de la Serve a une vraie histoire. Les corps de logis principaux datent du XVIIIe siècle. À droite, la dépendance était réservée à l’élevage des vers à soie (magnanerie). La culture du mûrier, dont les vers à soie raffolent, constituait à cette époque une source de revenue considérable pour la région. Une fois les cocons constitués, ils étaient envoyés à Lyon aux fabricants de soie. En 1906, le recensement de la commune indique que M. et Mme Bouthillon de la Serve habitent le château de la Serve avec leur belle-soeur, veuve de Baillencourt. Jules Bouthillon, dernier de la famille à avoir eu une influence à La Balme les Grottes, décède le 19 avril 1914, à l’âge de 95 ans. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le château passe alors aux commandes de la Maréchale Lyautey, qui abrite un foyer d’accueil de légionnaires retraités. Après la Deuxième Guerre mondiale, en 1946, Nazare Aga Kharaman Khan fonde alors la MILE (Maison des Invalides de la Légion Etrangère). Elle est alors dirigée par le Lieutenant-colonel Dirk Borgat. Dans le parc, un monument qui prend des allures de dolmen rappelle son souvenir.En 1960, le général Flipo achète le château avec des fonds fournis par la MILE. Les légionnaires quittent définitivement les lieux en 1987.Le château est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.

Laurent Clerc, personnage emblématique du village.

Né à La Balme les grottes, d’un père notaire receveur des impôts et Maire et d’une mère issue de la bourgeoisie locale, Laurent Clerc tombe à l’âge d’un an dans la cheminée et se fait une cicatrice sur la joue. C’est cet accident qui serait, paraît-il, la cause de sa surdité. Cette marque deviendra son nom-signé, surnom dans la communauté sourde, la forme de la main en « U » (avec le pouce étendu) qui vient glisser le long de la joue. En 1798, à l’âge de douze ans, il rejoint l’Institut des sourds-muets à Paris. Il y fera carrière devenant répétiteur à vingt ans, puis professeur et s’y lie d’amitié avec Jean Massieu (1772-1846), ou le tout jeune Ferdinand Berthier. À trente ans, alors qu’il fait une démonstration des méthodes d’enseignements des jeunes sourds avec l’abbé Sicard, il fait la rencontre de Thomas Hopkins Gallaudet, pasteur américain venu des États-Unis pour découvrir le moyen de donner une instruction aux sourds. Ce dernier lui demandant, il accepte peu de temps après de le suivre aux États-Unis où ils fonderont la première école pour sourds, impulsant ainsi l’élan qui permettra à l’un des fils de Thomas Gallaudet de créer l’université du même nom, seule université pour sourds, qu’il aura l’honneur de voir inaugurée quelques années avant sa mort le 18 juillet 1869.